Friday, June 01, 2007

Spider-Man 3 - Le Spectacle et l'Amérique


Je ne voulais pas faire une analyse politique de ce film. Tout était pourtant là, la reconstruction des tours New-Yorkaise, le G.I dans le sable, le mal interne. Partons plutôt d'un bord neutre: Le sauvetage. C'est bien là le genre de ce film. Au mileu, au début à la fin, çà n'arrête pas. Voir apparaitre cet élan plastique de Spider-Man aux couleurs du drapeau à chaque relachement d'attention, voilà où on est. Et je ne suis pas le seul. Qu'est ce qui fait applaudir la foule, massée en rang de citoyens parfaits sous la scène de bataille finale? Qu'est ce qui fait que tous les ney-yorkais, lisant les journaux du matin aux gros titres dédiés au héro, croient en lui? Spider-Man? Pas exactement. L'assurance de quelque chose de supérieur qui les protège je dirais. Ce qui les intéresse ce n'est pas l'homme derrière le masque, c'est le concept. L'entité protectrice.

Beaucoup a été écrit, surtout en Europe, à propos de la légitimité de l'idée posant l'intervention de l'Amerique dans le monde comme une conséquence de l'Histoire, voir de la destinée ("manifeste"). Cette légitimité d'intervention n'est jamais mise en doute pour Spidy. Il est là, c'est un fait! C'est son devoir moral de sauver des gens! dirait le new-yorkais du film. Preuve en est l'absolution finale de Spider-Man du méchant homme-sable. Spider-Man Dieu pour l'Amérique, l'Amérique pour le monde. Position précaire que celle de l'homme araignée, tout en haut de l'échelle de la morale. Sans possibilité de remise en question car sans juge supérieur (ce système n'accepte la remise en question théorique que par le haut!). En d'autres termes, Spider-Man est un fait de l'Amérique, aux yeux de ceux qui ont grandi en son sein.

J'aurai aimé assister à une telle légende mais le talent de Sam Raimi est trop pauvre dans cet opus. La faille se crée toute seule. Après tout, ce sont les voltiges, les coups de poings et les poursuites qui tiennent le spectateur (du film dans les salles ou du sauvetage dans l'ècran) jusqu'au bout. C'est le spectacle qui fait le boulot. Au final, les yeux sont autant sur le contenu (le spectacle) que le contenant (Spidy). Le besoin, l'attente honnête de se voir incruster la croyance passe par un choc. C'est bien là ce que certains voient comme fonction (morale/marketing/familiale/popcorn) au climax non? Lorsque ce bon vieux spectacteur est en transe, il est tant de faire passer le message! Ici, le spectacle du sauvetage se trahit tout seul en ratant la légende. Et ce n'est pas la pauvre noirceur du héro dans cet épisode qui pourrait défaire cela. L'entertainement n'a vraiment plus besoin de quiconque pour subsiter. Et surtout pas d'un activisme spectateur.

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