Monday, April 14, 2008

Web photo gallery updated

I have updated my web photo gallery. You can find it at any time by clicking on "Unam Photography" in the Links section on the right hand side column of my blog or by clicking here. You will find black & white photos as well as color ones. They cover most of the pictures I took during the past two years with my Nikon D80. They are organized in ten series:

Wednesday, February 20, 2008

Allons y franco

Petit mot à moi-même, moi qui viens d'acheter le "Manière de voir" n°97 du Monde diplomatique dédié à la "Bataille des Langues". Loin de moi le désir d'attacher à mon bout de site un mémo de conduite à ma propre intention, je ne me sens aucunement coupable d'utiliser l'anglais lorsque le besoin se fait sentir, mais j'aimerai justement justifier ma position et en éclairer la démarche.

Je suis francophone, fier d'entretenir la sensibilité de cette langue, dans l'écrit comme dans le dit, pour l'adren comme pour l'adominem, dans sa version académique ou argotique, dans une de ses formes anceisurales ou modernes. Mais j'ai aussi la chance de ressentir, ou plutôt de palper, certaines choses lorsque l'anglais résonne dans ma tête. Pour un cartésien romantique, une telle voie différente d'appel à l'imprégnation du monde ne peut qu'appeler et séduire. L'allemand a un terme bien précis acquiesçant ce décalage : Weltanschauung, condensation parfaite par sa forme, sa consistance, sa pilosité, sa sobriété et son sens, du problème du ressenti en une solution linguistique. Peut-être s'agit-il d'abord et avant-tout de sentiment, et les naturalisés volontaires des langues pullulent, souvent avec grandeur, comme François Cheng ou Josef Conrad. Mais je crois que ces accords postérieurs à l'expérience d'une langue maternelle arbitraire, entre un homme et une langue, sont à admirer autant que le refus d'une soumission envers une langue imposée par la géographie ou par des pratiques. Et ce n'est pas un manque d'ouverture.

L'importance du langage comme vecteur de l'information est fondamental et démontré. Personne ne remet en cause la spécificité du langage mathématique ou musical, il en est de même pour les langues premières des hommes. J'aime l'anglais qui se tord et se démène en un rubicube dans le théâtre de Tom Stoppard, et qui sait donner aux nouveaux termes technologiques ou marketing leurs teintes de modernité, de même que j'aime le flot cartésien de Descartes dont la force et la clarté avait fait du français la langue toute choisie de la diplomatique internationale. Et pour ceux qui voient en la standardisation linguistique un rêve messianique d'accord entre tous les hommes, j'en réfèrerai à la Génèse. Si Dieu à séparé les hommes par la langue, ce n'est pas par peur de les voir réussir dans leur entreprise de construction, ni même d'accord, mais c'est qu'il ne voulait pas les voir devenir un mortier uniforme, exempte de toute subjectivité.

Au final, la diversité est une démarche productive dans le sens le plus pragmatique du terme. Sa défense a des arguments, mais qui restent méconnus du public. Aux défenseurs de la pluralité de savoir monter leur réquisitoire. Défendre cette diversité à priori ou par principe, ou pour elle-même, est une position intenable mais nous avons la chance (ou le malheur) aujourd'hui de témoigner d'une situation semblable, source d'inspiration, qui a su monter un argumentaire solide pour sa cause: Le réchauffement climatique.
Dans l'ambiance (réelle ou feinte) d'humanisme imbu de lui- même qui semble prévaloir aujourd'hui, autorisant l'Homme à terrasser la Terre au nom de sa prospérité, il a fallu attendre le point de vue d'économistes augurant une perte de rentabilité future, pour enclencher la première vitesse vers un rétablissement de l'équilibre entre l'homme et son environnement.

Le langage et les affaires humaines entretiennent une relation qui peut être approchée dans ce même sens. Malheureusement, ce problème n'a pas la couverture médiatique de l'effet de serre et en reste donc aux préconceptions atterrantes, scientifiquement aberrantes et économiquement injustifiées, similaires à celles qui prédominaient il y a dix ans à propos du réchauffement climatique, malgré les avertissements tels que ceux de James Hansen.
Le futur dira si un siècle d'insouciance peut être rétabli. De même, Je croie fermement que l'état actuel de guerre pour le développement (capitaliste) se calmera - après tout, Keynes conjecturait une croissance "normale" à 2% en tenant compte des buts des affaires humains qu'il connaissait - et avec elle la standardisation anglophone. C'est à ce moment que l'on pourra vraiment faire un bilan. Entre hérésie productive ayant aboutie à une certaine prospérité re-florissante pour d'autres langues, ou phagocytage irrémédiable.

Je suis pour une résistance active, pas contre l'anglais ou pour le français par principe, mais pour une diversité fertile. Et les premiers concernés par cela sont autant les francophones qui se vouent corps et âme à l'anglais dispenseur de marchés, que les anglophones qui profitent de leur position pour jouer la carte de la suffisance.